Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 19:08

CONTEXTE & GENESE

 

Histoire de la presse française depuis 1789 jusqu’à nos jours (H. AVENEL), 1900 (p. 717)

 

« La République victorieuse eut une existence sans grandes secousses pendant l’année 1876 et les premiers mois de l’année 1877 […]. Dans cet intervalle, quelques nouveaux journaux virent le jour.

La Nation (21 octobre 1876) était rédigée par des écrivains de grand mérite, Jules Delafosse, Augustin Filon, Albert Duruy, acquis à la cause bonapartiste et à la doctrine de l’Appel au peuple ».

 

 

UNE VOLONTE DE « RENOUVELER » LA PRESSE PARTISANE

 

Louis, Prince Impérial (S. DESTERNES & H. CHANDET), 1957 (p. 180-181) :

 

« Filon, l’ancien précepteur du prince, avait fondé avec Albert Duruy, fils du ministre de l’Empire, et Lavisse un journal La Nation, qui tentait une nouvelle forme de propagande. Cet organe se proposait non de prêcher les convertis comme les autres feuilles bonapartistes, mais les « païens ».

Pour cela avait été réunie une équipe de jeunes gens « de bonne volonté, neufs et indépendants ». « On s’efforcerait de n’être ni banal ni violent, de ne pas faire bâiller. » Programme ambitieux. Comme il se devait, le nouveau journal fut regardé de travers par « les bons amis », disait Lavisse, c’est-à-dire par ceux qui rêvaient « un empire confit en dévotion et attendant le prince pour le tremper dans un bénitier ».

 

 

« L’ARTICLE-PROGRAMME » DE LA NATION (EXTRAITS)

 

Histoire de la presse française depuis 1789 jusqu’à nos jours (H. AVENEL), 1900 (p. 717)

 

 « Nos convictions, disaient-ils dans le premier numéro, et nos sympathies n’ont nullement été modifiées, parce que notre opinion n’a pas triomphé en février dernier ; mais le respect, dont nous faisons profession pour la souveraineté du peuple, nous impose l’obligation de n’apporter aucune entrave à l’exécution de sa volonté … Aux républicains de justifier, en l’appliquant, leur programme, dans lequel nous ne comprenons pas, bien entendu, les aspirations irréalisables du radicalisme.

Qu’ils se mettent donc enfin à pratiquer complètement et vraiment le régime républicain, pour permettre à la France d’en apprécier la valeur. S’ils réussissent, ils forceront les convictions contraires à reconnaître leur succès. S’ils échouent, tous ceux qui auraient espéré fonder une République conservatrice et modérée feront honorablement retour à une autre forme de gouvernement, compatible avec la constitution égalitaire et démocratique de notre société … Son but est de préparer, en éclairant l’opinion, la manifestation décisive du suffrage universel, qui doit se produire après que seront expirés les pouvoirs de la Chambre actuelle. »

 

 

UNE AMBITION CONTRARIEE : LA REACTION DU PRINCE IMPERIAL

 

Louis, Prince Impérial (S. DESTERNES & H. CHANDET), 1957 (p. 180-181) :

 

« Bientôt l’attitude du prince fut critiquée par Lavisse qui lui reprocha d’avoir fait connaître son avis sur cette feuille par le truchement de Béhic, député de la Gironde. « Il est pénible de faire ce que font mes amis, de se dévouer à vous corps et âme, librement, par choix et sans vous demander autre chose que votre intérêt bienveillant et de ne recevoir pour récompense qu’une communication administrative ».

Le prince répondit en reprenant « l’ordre des faits ». Il avait été convenu que Duruy, avant la sortie du journal, lui enverrait quelques articles qui feraient connaître la pensée des rédacteurs sur les questions à l’ordre du jour.

Or Duruy, sans rien demander, avait publié plusieurs articles. Après seulement il avait sollicité une approbation que le prince ne pouvait donner, les idées émises n’étant pas conformes aux siennes.

Incident caractéristique. De jeunes éléments, sincèrement dévoués à Louis, mais violemment opposés aux hommes du parti, voulaient « faire du nouveau ».

Il était bien difficile d’harmoniser toutes ces tendances dans un parti qui n’avait pour toute doctrine que l'Appel au peuple, formule assez vague pour abriter les théories les plus opposées. Ainsi le prince se trouvait sans cesse en présence des tiraillements, des mécontentements, des prétentions de ses partisans. »

 

 

UNE FIN PREMATUREE

 

Le Prince Impérial, souvenirs et documents (A. FILON), 1912 (p. 169) :

 

« La Nation, qui n’avait jamais tiré à plus de huit cents et qui avait mangé son capital initial en moins de six mois, allait disparaître. […] L’Ordre restait le journal de doctrine, tandis que l’Estafette demeurait le journal de propagande. »

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le Prince Imperial Napoleon IV
  • Contact

Recherche