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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 23:06

Fait à Camden Place, Chislehurst,

Le 26 février 1879.

 

 

Ceci est mon testament.

 

1° Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine dans laquelle je suis né.

2° Je désire que mon corps soit déposé auprès de celui de mon père, en attendant qu’on les transporte tous deux là où repose le fondateur de notre maison, au milieu de ce peuple français que nous avons comme lui bien aimé.

3° Ma dernière pensée sera pour ma patrie. C’est pour elle que je voudrais mourir.

4° J’espère que ma mère me gardera, lorsque je ne serai plus, l’affectueux souvenir que je lui conserverai jusqu’à mon dernier moment.

5° Que mes amis particuliers, que mes serviteurs, que les partisans de la Cause que je représente soient convaincus que ma reconnaissance envers eux ne cessera qu’avec ma vie.

6° Je mourrai avec un sentiment de profonde gratitude pour Sa Majesté la Reine d’Angleterre, pour toute la famille Royale et pour le pays où j’ai reçu pendant huit ans une si cordiale hospitalité.

 

Je constitue ma mère bien aimée, l’Impératrice Eugénie, ma légataire universelle, à charge pour elle de supporter les legs suivants :

 

Je lègue 200.000 francs à mon cousin le Prince J. N. Murat.

Je lègue 100.000 francs à M. F. Pietri, en reconnaissance de ses bons services.

Je lègue 100.000 francs à M. le baron Corvisart, en reconnaissance de son dévouement.

Je lègue 100.000 francs à Mlle de Larminat qui s’est toujours montrée si attachée à ma mère.

Je lègue 100.000 francs à M. A. Filon, mon ancien Précepteur.

 

Je lègue 100.000 francs à M. L. N. Conneau.

Je lègue 100.000 francs à M. N. Espinasse.

Je lègue 100.000 francs au Capitaine Bizot, tous trois mes plus anciens amis.

 

Je désire que ma chère mère constitue une pension viagère de 10.000 francs au Prince L. L. Bonaparte ; une pension viagère de 5.000 francs à M. Bachon, mon ancien Ecuyer ; une pension viagère de 2.500 francs chacune à Madame Thierry et à Uhlmann.

 

Je désire que tous mes autres serviteurs ne soient jamais privés de leurs appointements.

 

Je désire laisser au Prince N. Charles Bonaparte, au Duc de Bassano et à M. Rouher, trois des plus beaux souvenirs que mes exécuteurs testamentaires pourront désigner.

 

Je désire laisser aussi au Général Simmons, à M. Strode et à Monsignor Goddard trois souvenirs que mes exécuteurs testamentaires désigneront parmi les objets de valeur qui m’appartiennent.

 

Je lègue à M. F. Pietri mon épingle surmontée d’une pierre (œil de chat) ; à M. Corvisart, mon épingle (perle rose) ; à Mlle de Larminat, un médaillon contenant les portraits de mon père et de ma mère ; à Mme Lebreton, ma montre en émail ornée de mon chiffre en diamant ; à MM. Conneau, Espinasse, Bizot, J. N. Murat, A. Fleury, P. de Bourgoing, S. Corvisart, mes armes et uniformes, si ce n’est, toutefois, le dernier que j’aurai porté, et que je laisse à ma mère.

 

Je laisse à M. d’Entraigues une épingle surmontée d’une perle fine, ronde de forme, qui m’a été donnée par l’Impératrice.

 

Je prie ma mère de vouloir bien distribuer aux personnes qui m’ont témoigné, de mon vivant, quelque attachement les bijoux ou objets de moindre valeur qui pourraient me rappeler à leur souvenir (1).

 

Je lègue à Mme la comtesse Clary mon épingle surmontée d’une belle perle fine ; au Duc de Huescar, mon cousin, mes épées espagnoles.

 

Napoléon

 

Le tout écrit de ma propre main.

 

 

 

CODICILLE

 

Je n’ai pas besoin de recommander à ma mère de ne rien négliger pour défendre la mémoire de mon grand Oncle et de mon père.

Je la prie de se souvenir que tant qu’il y aura des Bonaparte, la Cause Impériale aura des Représentants.

Les devoirs de notre maison envers le pays ne s’éteignent pas avec ma vie ; moi mort, la tâche de continuer l’œuvre de Napoléon 1er et de Napoléon III incombe au fils aîné du Prince Napoléon et j’espère que ma mère bien aimée en le secondant de tout son pouvoir nous donnera à nous autres qui ne serons plus cette dernière et suprême preuve d’affection.

 

Napoléon

 

Le 26 février 1879, à Chislehurst.

 

Je nomme MM. Rouher et F. Pietri mes exécuteurs testamentaires.

(Je dis, par F. Pietri, Franceschini Pietri)

 

 

(1) cf. lettres adressées par Jules ESPINASSE à Gaston A. DROUOT in "Lettres & documents".

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