L"Illustration, journal universel" du 04/09/1869

Voyage de S.M l’Impératrice et du Prince impérial (de Lyon à Toulon)

« Parti de Fontainebleau à huit heures trente du matin, le train impérial est entré, le 24 août à cinq heures du soir, en gare de Perrache, où le général comte de Palikao et M. Chevreau, le préfet du Rhône, attendaient Sa Majesté.

Dans le salon disposé pour l’Impératrice et le Prince, étaient rassemblés les principaux fonctionnaires qui devaient recevoir l’Impératrice.

C’étaient les premiers mots de bienvenue que Lyon adressait à la souveraine.

Après une allocution de M. Vidal-Galline, vice-président du conseil municipal, le cortège de l’Impératrice s’est mis en marche, et Sa Majesté, qui avait pris place avec son fils dans une calèche découverte, a fait son entrée dans la ville.

Je ne vous parle pas de l’ordonnance de la fête officielle, des escadrons de dragons et de hussards précédant et suivant Sa Majesté, des troupes massées ; je ne veux parler ici que de la fête populaire, de cette foule immense, pleine de respect et de sympathie, qui acclamait l’Impératrice et le Prince Impérial.

On criait, on jetait des bouquets dans la calèche impériale, et Sa Majesté et le Prince Impérial étaient à demi ensevelis sous cette masse de fleurs lorsqu’ils sont arrivés à la cathédrale.

Le siège de l’intérieur de l’édifice religieux était fait depuis longtemps, et dans la nef et sur les bas côtés des chaises amoncelées formaient des observatoires dangereux, mais du haut desquels on pouvait voir les augustes visiteurs, dont la première heure de séjour à Lyon a été une heure de prière.

A cinq heures trois quarts, la grosse cloche de Saint-Jean s’ébranlait pour annoncer l’arrivée du cortège.

Le cardinal Bonald, à la tête de son chapitre métropolitain, recevait Sa Majesté sous le porche de l’église.

Après la cérémonie religieuse, le cortège impérial s’est mis en route en prenant le pont de Tilsitt, la rue Louis-le-Grand et la rue Impériale, pour arriver à l’Hôtel-deVille, où les autorités et les invités qui garnissaient les salons de la préfecture attendaient Sa Majesté.

Un épisode : pendant que le défilé se faisaient devant l’Impératrice et le Prince, placés sur une estrade, la foule qui encombrait la place des Terreaux a poussé de tels vivats, que l’Impératrice et le Prince ont dû s’avancer sur le balcon de l’Hôtel-de-Ville, où les ont accueillis les plus vives acclamations.

La deuxième journée a été principalement marquée par la visite de l’Impératrice à l’asile de Sainte-Eugénie, fondé par ordre de Sa Majesté.

Plus que la veille encore, le sentiment populaire a éclaté en acclamations et en bravos sur le passage de cette souveraine dont la pieuse sollicitude, en visitant ces établissements de charité, visitait, pour ainsi dire, ses domaines.

Au sortir de l’asile Sainte-Eugénie, c’est-à-dire au retour de Longchêne, l’Impératrice et le Prince Impérial ont visité la Croix-Rousse, puis le Palais du Commerce, et enfin cette journée, si pleinement remplie, s’est terminée par une revue des troupes passée par la souveraine et par son fils, au Grand-Camp.

Le 26 août, l’Impératrice et le Prince Impérial ont quitté Perrache à huit heures et se sont dirigés sur Toulon ».

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