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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 09:05

Voyage de S.A. le Prince Impérial

 

« Le prince avait pris la mer à Cherbourg le 16, à midi, sur la Reine Hortense, et le vendredi 17, à dix heures, le yacht impérial, escorté de trois frégates cuirassées et de deux avisos, faisait son entrée sur la belle rade de Brest, qui miroitait sous les rayons d’un soleil éclatant.

Au signal de l’arrivée, tous les bâtiments de la rade se couvrent de pavois, le canon tonne, les vaisseaux s’enveloppent de fumée, la population de Brest afflue aux abords de la rade, les matelots couvrent les vergues en poussant des hurrahs, et le prince reçoit le plus cordial, le plus chaleureux accueil. Les saluts d’un port de guerre sont toujours imposants (…).

 

Cette arrivée à Brest a donc renouvelé les démonstrations sympathiques du port de Cherbourg.

Sur la flotte, les marins s’entretiennent de cette première excursion du prince en mer, et les vieux loups de mer sont heureux de constater que l’Enfant de France n’a pas été malade. Le prince a bravement supporté cette première épreuve.

Il a pu rire de l’indisposition du jeune Conneau, son ami. Aussi les équipages, qui ont appris tous ces détails à l’arrivée du yacht impérial, n’ont-ils qu’une voix pour dire et répéter à qui mieux mieux : « Allons : le prince a le pied marin ».

 

Le jour même de son arrivée, à deux heures, le prince, en caporal de grenadiers de la garde, accompagné de son gouverneur, de son aide de camp, de son écuyer et de son jeune ami Conneau, également en grenadier, se rend au Borda.

Les autorités maritimes qui entourent le prince donnent à cette première visite un caractère imposant. Ce brillant cortège est sans doute un juste hommage rendu à l’héritier du trône ; mais à voir le contentement qu’éprouve l’enfant en retrouvant des jeunes gens à peine plus âges que lui, on comprend que le cérémonial et l’étiquette ont dû plus d’une fois, par leur contrainte, rendre moins vifs les plaisirs de ces vacances.

Le prince commence par visiter le vaisseau.

Il assiste à différents exercices des élèves et, entr’autres, à l’exercice du canon (…). Ces manœuvres d’artillerie paraissent, comme à Cherbourg, l’intéresser vivement.

C’est vraiment merveille que de voir les jeunes gens du Borda manœuvrer les énormes canons, récemment inventés, et jongler avec ces engins, comme si c’étaient des joujoux d’enfants.

Cette visite, qui a duré une heure et demie, se termine par une distribution de récompenses. Le commandant de l’Ecole reçoit, des mains du prince, la croix de commandeur, et le maître d’équipage la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Le Borda est en fête ! …

Le lendemain, le prince commence sa deuxième journée par une visite matinale à l’Ecole des mousses.

 

Cette visite est suivie d’une excursion en rade, à bord de la corvette des élèves, manoeuvrant en escadre avec toutes les corvettes et tous les bricks, montés par les élèves et les mousses.

A l’arrivée du prince à bord de la corvette, deux élèves viennent se mettre à ses côtés pour lui expliquer les manœuvres. Grande joie du prince, à qui le travail et le langage de la mer révèlent un monde nouveau, et qui multiplie ses questions et ses demandes. Cette promenade s’est faite avec un merveilleux entrain.

 

A une heure, le prince fait son entrée en ville par le port de guerre.

Le prince est conduit par le général Frossard et l’amiral Dupouy, suivis d’un brillant état-major.

La population toute entière est dans les rues.

L’accueil est franc, cordial, chaleureux. Tous les spectateurs sont unanimes pour rendre hommage aux manières gracieuses du fils de Napoléon III.

Les démonstrations des habitants sont toutes sympathiques. C’est vraiment un jour de réjouissance pour la ville de Brest.

 

Après avoir parcouru le port, - un monde ! – le prince se rend aux Pupilles de la marine, et la vue de ces enfants soldats met le prince dans le ravissement.

Sa figure rayonne. Et comment en serait-il autrement ?

Comme soldats, ces pupilles manoeuvrent comme des grognards ; comme matelots, ils font l’exercice de leur corvette comme de vieux gabiers.

Nous avons donné dans l’Illustration une description complète de cet établissement que dirige paternellement M. Picard, un lieutenant de vaisseau. Ah ! comme le prince aurait bien voulu se mêler à tous ces exercices, et comme l’étiquette a dû lui paraître ennuyeuse ! …

 

Le soir, à sept heures, a eu lieu le dîner offert au prince par les élèves du Borda. Cette réunion restera comme un des meilleurs souvenirs du séjour du prince.

La batterie du vaisseau était disposée en salle de banquet, et à sept heures le prince est arrivé à bord où il a été reçu par tout le personnel de l’école.

Les deux premiers élèves étaient placés à sa gauche et à sa droite.

Le dîner a été trouvé excellent par le prince, qui a mangé avec l’appétit que donne la mer à ses visiteurs.

Les conversations n’ont pas un seul instant cessé. Le prince a causé avec ses voisins de leurs études, des siennes, et a trouvé moyen, au sujet des mathématiques, de poser un certain nombre de problèmes qui montrent qu’il connaît, lui aussi, les colles de l’enseignement scientifique.

Un toast chaleureux a couronné cette fête, que le prince et les élèves ont dû trouver bien courte.

 

Malheureusement, pendant la journée du dimanche, une pluie battante a rendu toute promenade impossible.

Mais le lendemain, à son départ, le prince a pu voir toute la population assister à son départ, et, avant de monter en wagon, il a adressé ses remerciements à l’amiral Dupouy, en le priant d’être son interprète auprès de toute la flotte.

Le retour du prince ne lui a permis de voir, à vol d’oiseau, qu’un côté de la Bretagne, mais en dépit de la vitesse du voyage, les démonstrations ont eu, çà et là, un caractère touchant et se sont révélées sous une forme pittoresque et poétique.

 

Notre première gravure représente la plus charmante de ces scènes intéressantes.

A Chateaubourg, le maire d’une commune s’est approché du wagon du prince en tenant un enfant par la main.

Cet enfant est le fils d’une pauvre famille des environs. Il est né le même jour que le prince impérial, et sa famille a déjà reçu quelques secours de l’Empereur.

Le prince fait monter dans son wagon l’enfant, qui lui remet timidement un nid de pinsons, posé sur une branche de pommier qu’il a cassée le matin.

Le prince se montre tout joyeux de ce cadeau printanier et remet à l’enfant deux louis sur son argent de poche. – C’est là un des plus gracieux épisodes de ces vacances qui laisseront dans l’esprit de l’Enfant de France un souvenir ineffaçable ».

 

http://prince.imperial.over-blog.com/photo-1675750-1868.05.02_Illustration_1_JPG.html

http://prince.imperial.over-blog.com/photo-1675750-1868.05.02_Illustration_2_JPG.html

http://prince.imperial.over-blog.com/photo-1675750-1868.05.02_Illustration_3_JPG.html

http://prince.imperial.over-blog.com/photo-1675750-1868.05.02_Illustration_4_JPG.html

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